Le Stalag 369 de Kobierzyn (près e Cracovie en Pologne), camp disciplinaire de représailles pour sous-officiers réfractaires au travail pour le IIe Reich :

Le régime appliqué était d’ordre disciplinaire, voir plus, avec des conditions de vie exceptionnellement dures : appels interminables dans la nuit glacée, fouilles minutieuses, brimades quotidiennes, violences physiques….

Les intentions des Allemands ne laissaient aux internés du 369 aucun espoir, il leur fallait rentrer dans le rang, l’esclavage par le travail devenant leur quotidien dans des conditions climatiques très dures.

Largement ignorée de la masse des prisonniers de guerre en 1940, la Convention de Genève est sur demande de la Croix-Rouge Internationale portée à la connaissance des internés. Le texte est remis aux hommes de confiance et affiché dans les camps. La Convention de Genève et son article 27 règlementent le travail des prisonniers de guerre. Elle stipule que les sous-officiers ne peuvent être contraints au travail. Ils ne peuvent être employés dans l’économie du pays détenteur que de leur plein gré.

De nombreux sous-officiers décident alors de faire valoir leur droit. C’est le début d’une épreuve de force entre les sous-officiers réfractaires et les autorités allemandes. Tous cependant n’ont pas cette réaction et beaucoup continuent à travailler aux côtés de leurs camarades simples soldats. Pour ceux qui refusent de travailler, les Allemands vont user de coercition : mise en prison du récalcitrant, conduite au chantier de force, injonction de travailler sous la menace des armes. L’une des mesures consiste également à les isoler des autres prisonniers. Ils font appel au gouvernement de Vichy et à la mission Scapini qui, pour ne pas contrarier les intérêts allemands, accepte une interprétation de la Convention de Genève.

Au printemps 1942, les Allemands brandissent la menace d’un transfert vers l’Est, en Pologne, qui met à rude épreuve la détermination de plusieurs d’entre eux. Finalement en juin 1942, un camp d’internement est ouvert : le camp 369, à Kobierzyn.

Kobierzyn est situé sur un plateau sablonneux et froid, à 3 kilomètres de Cracovie. Le camp était formé de 64 baraques réparties en trois blocs et un Vorlager (avant camp où se trouve la Kommandantur, l'infirmerie, les magasins et ateliers, et la baraque des douches et de la désinfection) séparés les uns des autres par des fils de fer barbelés, avec interdiction de communiquer d’un bloc à l’autre, sauf au bout de quelque temps, le dimanche. Les PG y dormaient sur des châlits à deux étages, sur des paillasses à fibre de bois. L’eau, amenée de Cracovie avec une pression insuffisante, était distribuée avec parcimonie. En février 1943, elle ne coulait qu’une heure le matin et une heure le soir. Les premiers temps, la nourriture fut nettement insuffisante. Elle s’améliora quand les prisonniers purent recevoir des colis et à la suite d’un trafic établi avec la population environnante. Le port des chaussures était interdit aux PG de peur des évasions, ils devaient porter des galoches ou des sabots. Ils furent un peu plus de 5 000 à séjourner à Kobierzyn sur un effectif total d’environ 150 000 sous-officiers capturés en 1940. Devant l’avance de l’Armée rouge, le camp fut fermé le 12 août 1944. Les PG furent évacués par blocs plus à l’ouest. Ce fut une nouvelle épreuve pour les sous-officiers, comme l’étaient tous les déplacements. Un millier d’entre eux furent internés à Markt-Pongau dans le camp nord, celui des prisonniers russes. Le 20 février 1945, Albert Tanneur, l’homme de confiance du bloc III,, rédige un rapport qui signale que depuis 8 mois les hommes couchent sur une planche nue, que nombre d’entre eux sont dans un état squelettique, atteints de troubles physiologiques multiples, d’oedèmes de carence.